À l’est de la République démocratique du Congo, la situation sécuritaire reste alarmante. Selon le rapport du Baromètre sécuritaire du Kivu (BSK), au mois d’octobre 2025, 145 affrontements armés ont été documentés dans la région. Le M23/AFC a été impliqué dans 89 de ces incidents, tandis que d’autres groupes armés comme les Forces démocratiques alliées (ADF) et la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) poursuivent leurs attaques.
Le rapport du BSK souligne que les ADF demeurent les acteurs les plus meurtriers avec 75 civils tués, suivis du M23 (31 morts) et de la Codeco (18 morts). À l’échelle territoriale, Rutshuru arrive en tête en nombre d’affrontements (36), tandis que Lubero s’impose comme le territoire le plus meurtrier pour les civils.
En Ituri, la Convention pour la révolution populaire (CRP) est fragilisée. Créée en mars 2025 à Kampala par Thomas Lubanga, ancien condamné de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, la CRP se voulait une plateforme fédératrice des milices de la province.
Mais selon le BSK, plusieurs groupes ont refusé d’y adhérer. Le rapport note aussi des tensions internes et des défections : en août, 54 combattants ont rejoint les forces loyalistes, et en octobre, plusieurs cadres politiques et fondateurs ont démissionné, dénonçant « une gestion autocratique, un clanisme exacerbé et une instrumentalisation économique des conflits en Ituri ».
Malgré le recul de la CRP, la violence perdure, avec des attaques des ADF contre les armées ougandaise et congolaise et une activité constante de la Codeco. Le Baromètre sécuritaire du Kivu conclut que les civils continuent de payer le prix fort dans cette région en proie à la guerre.







