Le président Tshisekedi prononce ce lundi 8 décembre son discours sur l’état de la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès au Palais du peuple, à Kinshasa. Un rendez-vous institutionnel majeur, au cours duquel le chef de l’État devrait aborder les principaux chantiers du pays : économie, infrastructures, droits de l’homme, emploi, justice, santé, éducation et diplomatie.
Cette allocution intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par la signature, à Washington, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda sous l’égide de l’administration Trump, mais aussi par une brusque dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, notamment au Sud-Kivu.
Depuis le jeudi 4 décembre, jour de la signature de l’accord, l’armée congolaise accuse les forces rwandaises et leurs alliés du M23/AFC d’avoir intensifié les bombardements à l’artillerie dans la plaine de la Ruzizi. Dans un communiqué, le Général-Major Sylvain Ekenge affirme que plusieurs zones densément peuplées, situées sur l’axe Kamanyola-Uvira, ont été visées.
Les FARDC font état d’une situation « grave » et qualifient ces frappes de « crimes odieux ». Plusieurs civils ont été tués, victimes des bombardements et, selon le communiqué, de la « barbarie rwandaise » et de « l’appétit criminel » de l’AFC/M23. Des écoles, des centres de santé et des habitations ont aussi été détruits.
Pour l’armée congolaise, ces attaques ciblant des zones civiles constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Elles traduiraient, selon les FARDC, la volonté de Kigali de « narguer la communauté internationale » et de « saboter tout processus de paix », malgré les engagements pris lors de l’accord de Washington.
L’armée congolaise dénonce un « énième pogrom » et réaffirme sa détermination à neutraliser les forces rwandaises et leurs supplétifs. Elle assure qu’elle demeurera mobilisée, « jusqu’au sacrifice suprême », pour protéger les populations civiles et contrer les « velléités bellicistes » du Rwanda.






